Fevrier

Publié le par Mélissa_bel

Février… un mois que j’ai toujours détesté. L’hiver commence á se traîner en longueur, la météo hésite entre la neige et la pluie froide, pas de soleil et la déprime s’installe. C’est toujours l’époque ou je pense le plus intensément aux vacances alors que oui, elles sont encore bien loin.

J’ai cette vision familière : je descends de mon bus dans ma petite cite balnéaire italienne… seule, en robe fleurie et tongue, mon sac de plage sous le bras. Dès que j’ai mis le pied sur la promenade de la plage, un changement s’opère. Mon cerveau se vide de toute préoccupation sauf une : la recherche de la relaxation. Mon pas ralentit, une sorte de torpeur me saisit. Je regarde les palmiers et les oléandres dont les fleurs sont bien plus vives dans la lumière matinale.





















On n’en est p
as encore au soleil de midi, si éclatant qu’il écrase les nuances. Les fleurs rose fuscia portent un soupçon d’orange, les oranges, un peu de rouge. Difficile á croire qu’elles sont si toxiques.

Je m’arrête au kiosque et achète un magazine (le moins intellectuellement stimulant possible). J’arrive finalement á mon coin de la plage. Petit passage au café de la plage: “Buon giorno, Stellina” me lance le patron. Je commande un cappuccino et regarde la mer… le soleil du matin y jette des milliers d’étincelles et de paillettes. Plus tard dans la journée, elle deviendra bleu-vert. Pour le moment, elle me fait penser á une boule á facette. Enfin, j’enlève mes tongues et plonge mes pieds dans le sable encore frais. Je ai une idée fixe : me jeter á l’eau… En deux minutes, débarrassée de ma robe, je traverse le sable sec et j'atteins le sable mouillé, si agréable aux pieds pour les promenades. Tiens, hier il y avait un château construit par deux gamins et leur père. La marée, si petite soit-elle ici, l’a quand-même emporté. Enfin, mes orteils sont entrés dans l’eau. Magnifique, l’eau garde un peu la fraîcheur de la nuit. Je plonge, la tête la première. M’en fous de mes cheveux! Je ressorts ruisselante, le soleil faisant scintiller les gouttelettes sur mes bras, le goût du sel sur les lèvres. Je m’amuse á jeter de l’eau autour de moi, par plaisir, pour voir les gouttes d’eau s’illuminer et disparaître… et je replonge. Enfin, je fais la planche,
les oreilles sous l’eau, je m’émerveille toujours du relative silence qu’il règne sous l’eau. Je fais clapoter mes mains dans l’eau mais ne perçoit qu’un son étouffé et lointain. Par contre, je sens le mouvement de l’eau contre mes cuisses. Finalement lassée, je décide de retourner sous mon parasol. Je m’entoure de ma serviette et me sèche doucement. Encore 5 minutes et je pourrais prendre mon magazine et lire.

Midi, mon estomac commence á se sentir seul. En cinq minutes, je suis au snack de la plage. Comme d’habitude : une tranche de pizza Margherita, une tranche de pizza aux pommes de terre et une bière, Prego!
Je m’imagine á nouveau sur ma chaise, les yeux fermés, alanguie par le trop plein de soleil et de pizza, le goût de la pêche que je viens de manger comme dessert dans la bouche, pas la force de lire! Un bras ballant touche le sable. J’en saisis une poignée et le laisse glisser entre mes doigts, puis je recommence, inlassablement, avec le ron-ron de la mer comme bruit de fond, entrecoupé par les cris des mouettes et ceux des enfants. Ce serait le moment idéal pour une sieste crapuleuse… mais alors que je suis entourée d’estivants, je n’ai personne sous la main. Bon, tant pis! On peut toujours laisser son imagination courir… sauf qu’après 5 minutes, je sombre dans un état de demi-sommeil où la pensée est absente.

Quand je daigne soulever une paupières, la mer est devenue turquoise et les vagues sont plus puissantes. Si il y a une chose que j’adore, c’est de me faire ballotter par la mer. L’eau est chaude à présent… je regarde les trabocchi plus loin sur la plage. Ces constructions arachnéennes faites de bois et construites pour les pêcheurs ont toujours suscités mon intérêt. La mer est basse, je pourrais peut-être y faire un petit tour. Me laissant pousser par mes caprices, je décide d’y aller. Après être arrivée á la fin de la plage, je me lance dans l’eau. Elle est assez basse mais il faut quand-même nager un peu. Une petite crique abrite le traboccho. Des vacanciers solitaires l’ont investie. Dommage. J’essaie de grimper sur le bois mais les troncs sont fins et mes pieds encore humides ne font que glisser. Avec les rochers en contrebas, je pourrais sérieusement me blesser. Je ne suis pas la pour ça. Pour le retour, je me prévois une petite excursion sous-marine. L’eau peu profonde abrite plein de rochers et de vie. J’ai mes lunettes de plongée, pas besoin de tuba. Derrière une grosse barrière colonisée par les moules, je découvre des crabes, des petits poisons couleur sable, d’autres plus gros et argents… enfin, il y en a même un plus gros moucheté de noir. Et lá, dans un coin, un coquillage gros comme ma paume et qui laisse apparaître un être intérieur orange vif. Surprenant. A chaque barrière rocheuse, son petit monde. Combien de temps ais-je passé là? Le soleil semble bas. C’est ma seule obligation de la journée : contrôler l’heure en fin d’après-midi pour ne pas manquer mon bus. Contente de mon escapade, je consulte ma montre. J’ai le temps. J’installe mon drap de plage á même le sable pour sécher plus vite. A regret, je commence á plier mes affaires. Même si je sais que je serais de retour le lendemain, j’ai toujours un énorme sentiment de mélancolie lorsque vient l’heure de partir. Comme si je quittais un endroit auquel j’appartiens profondément. Je me rhabille. Je sors mon Walkman et pars, la musique dans les oreilles : “C’est l’ombre et la lumière… ” chantonne Coralie Clément. Avant de partir, je m’accorde “un’ gelatto”, noix de coco-citron, avec de la crème fouettée par dessus. Je regarde les gens passer sur la terrasse et les voitures… j’aimerai bien qu’elles disparaissent. Coup d’oeil rapide á l’horloge du bar, le bus arrive dans 5 minutes. Au coin du stand d’information de la ville et de l’église, une dame attend. Le bus est lá. Je monte, m’écroule dans un siège et regarde une mer de fin d’après-midi défiler. Le bleu turquoise est devenu bleu foncé á présent. Un dernier regard…

Publié dans melissabel

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F
ça ressemble au bonheur ça, non?
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A
coucou ma belle jolie photo bisous comme topn texte
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C
Ca fait envie.... lol
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A
gros bisous ma belle
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A
coucou ma belle contente de te revoir parmi nous gros bisous
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