Bruxelles, ma belle...
Depuis que j'ai déménagé a Bruxelles (temporairement du moins), il y a une chose que j'aime faire : marcher pour aller au boulot. J'en vois déjà qui pense : "Est-ce que la vie de cette pauvre fille est si ennuyeuse que le point d'orgue de sa journée, c'est d'aller au turbin?". A quoi je répondrais : "Tout a fait!".
Je prends mon sac, m'emmitouffle dans mon manteau, enroule mon écharpe, et je suis partie, je descend ma rue... si je n'ai pas déjeuné, je m'arrète à la boulangerie et demande systématiquement un croissant et un petit pain au chocolat. J'ai pas la patience d'attendre... pas de pitié pour le croissant! Je regarde les maisons... ces fameuses "maisons bruxelloises" à trois étages plus grenier et aux balcons à fer forge sur lesquels on n'oserait s'aventurer. Je garde la moitié de mon croissant pour mon arrivée au Square Ambiorix. C'est le rendez-vous des gens à chiens : poils longs, poil ras, tribus de pékinois piaillants, labrador traditionnel et gros rottweiler. Attention au slalom entre les crottes! Au loin, la tour Madou, toute neuve et rutilante reflète la lumière du matin. A ma droite, une magnifique maison Art Nouveau coincée entre deux maisons plutôt jolies mais qui tiennent le rôle des faires-valoirs d'une petite bombe. Je m'attarde toujours en l'admirant et en mordant dans ma viennoiserie, je songe aux veinards qui ont la chance d'habiter un bijou pareil. Je me demande qui ils sont. Je quitte le Square par la rue Archimede et la, je me retrouve enveloppée par la masse des autres allant au travail, a pas presse. Ils me laissent tous derrière. Je ne suis pas pressée, je regarde les nettoyeurs de vitres du Berlaymont qui s'activent déjà. Il doit faire un froid piquant la haut. Enfin, je sonne, on m'ouvre, l'ascenseur me happe. Une nouvelle journée commence.